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- Bonjour docteur.
- Bonjour comment allez-vous ? Enchanté de faire votre connaissance. Prenez place.
- Merci. Je suis quelque peu troublée car je ne viens pas pour moi
mais pour Paupaul et son colocataire. Ils sont venus en consultation
hier.
- Le secret professionnel m'empêche de faire toute allusion de mes patients à un autre.
- Bien entendu. Mais je pense que je peux vous aider.
- Excusez-moi, chère demoiselle mais c'est moi qui suis censé aider et non vous. (sourire)
- Oh bien entendu. Sans remettre en question votre capacité dans
votre domaine, je pense sincèrement être plus apte à vous donner la clé
de leur désarroi qu'ils ne le sont eux mêmes. Voyez-vous, ils sont
assez brouillons lorsqu'il s'agit de Paulette et de sa colocataire.
- .... (un silence presque embarrassant emplit la pièce)
- Voilà, je saute à l'eau. L'histoire entre Paulette, sa coloc,
Paupaul et son coloc est assez simple et en même temps tellement
complexe par la faute du coloc.
- de Paulette ?
- Non de Paupaul voyons. Je sens que cela ne va pas être de tout repos !
- Continuez
- Le coloc de Paupaul est quelque peu étrange.
- Ah oui ?
- Il a du mal à montrer ses intentions et semble se braquer si les choses ne se passent comme prévu et me demandez pas de quel
sens il s'agit, je crois qu'il n'en sait rien lui-même.
- Qui ne va pas dans le sens de qui ?
- Deux secondes. Je vais vous donner un exemple de son côté
brouillon. Un jour, les 4 intéressés se retrouvent dans l'ascenseur
tous seuls. D'habitude bien que Paupaul soit plus démonstratif que son
colocataire, ce jour-là les deux étaient en symbiose. Et sans crier
gare, la bouche du coloc de Paupaul s'est retrouvé sur la bouche de la
colocatrice de Paulette.
- Et cela fut-il désagréable ?
- Non pas du tout. Bien au contraire.
- Alors où était donc le problème ?
- Arrivés à l'extérieur la bouche de la colocatrice était toujours
en demande et était certaine d'être prise captive à nouveau par celle
du coloc de Paupaul. Rien.
- C'est-à-dire ?
- Plus aucun assaut de la part du coloc. Vous pensez bien que la
bouche ait été troublée, déçue et quelque peu agacée de ce ... enfin,
vous voyez ce que je veux dire.
- Pour être francs, j'ai un peu de mal à suivre.
- Eux aussi. Enfin passons. La bouche, Paulette et sa coloc
auraient pu lui en tenir rigueur mais pas du tout. Le lendemain, elles
ont recommencé à séduire Paupaul et son colocataire. Voyez qu'elles ne
sont pas rancunières.
- C'est le moindre que l'on puisse dire.
- Figurez-vous que Paupaul et son coloc le sont eux. Enfin, je
crois. Ils s'étaient donné rendez-vous tous les 4 mais cela n'a pas pu
avoir lieu.
- Qui a décommandé ?
- Personne en réalité. Elles s'étaient trompées sur l'heure de leur départ en vacances et partaient très tôt le matin.
- Effectivement, ce n'est pas poser un lapin ça.
- C'est comme cela qu'ils vous l'ont décrit ? Je sais vous ne
parlez pas des autres patients. Quoiqu'il en soit depuis, Paupaul et
son coloc sont d'humeur assez changeante et même quelquefois
ennervante. Par exemple...
- Désolé mais nous avons déjà dépassé de 2 minutes. Nous nous verrons la semaine prochaine. Cela fait 70 euros.
-C'est cher pour aider ces deux maladroits dis donc !