paranoïa
Nous G. U. I. T. désapprouvons la vente de bombe à impulsion électromagnétique. Le terme bombe propre est une antinomie et nous G8, allons le prouver par l'exemple.
18 mars 2010 – DGSE – 22H55
"
Norbert, le Ministre veut vous voir.
- Ok Philippe, ok … je pars tout de suite.
- Pas la peine, il est dans votre bureau."
Sans un mot Norbert, la quarantaine bien passée, va droit dans son bureau. Un espace clair avec comme décoration quelques babioles ramenées de ses différentes missions. A son entrée son visiteur se lève et lui serre la main. Comme tout bon politique il le fait juste ce qu'il faut pour que son vis-à-vis ait l'impression d'exister, qu'il est important.
"
Monsieur le Ministre.
- Norbert, excusez moi de m'inviter de manière aussi cavalière mais l'heure
n'est pas aux minaudages. Avez-vous entendu parler de ce G. U. I. T.
- Comme tout le monde Monsieur le Ministre, j'ai vu la dépêche AFP.
- Très bien, alors que pouvez vous me dire sur ce groupe ?"
Norbert prend son temps, regardant le visage apparemment détendu qui lui fait face. Mais tous ces gestes chez un homme qui prône la maîtrise de tout, du geste sur et économique, les yeux un peu moins brillant que lors de leur dernière entrevue lui laisse présagé quelques mauvaises nouvelles.
" Nous ne savons pas grand chose de ce groupe Monsieur, et je dois bien l'avouer avant qu'il n'ait appelé pour nous il n'existait pas. Nous savons que leur acronyme signifie Groupement d'Utilité International Terroriste. Et c'est à peu près tout."
Les mains croisées sur son bureau Norbert réfléchit en même temps qu'il parle. Pourquoi un Ministre de la défense était-il dans son bureau pour une dépêche AFP émanant d'un groupuscule que personne ne connaît ?
" Même
si l'enquête préliminaire laisse pensée que nous avons à faire à un peu plus
que des farceurs."
Le ministre le coupe brutalement : "c'est à dire ?
- La dépêche est téléphonée. Nous sommes remonté jusqu'au téléphone à carte
prépayée. L'appareil a été acheté à l'étranger, en Suisse. La carte dans un
tabac du centre de Paris. Et le téléphone jeté dans une poubelle suite à
l'appel. Le téléphone était allumé ce qui nous a permis de le retrouver
rapidement. Il n'a servi qu'une fois, juste pour passer cet appel. Bien entendu
par de trace physico-chimique …
- de trace ?
- Pas d'empreinte, de matériel génétique. Rien qui nous permette de remonter
jusqu'à l'auteur de l'appel.
- Vraiment ? Rien ?
- Non Monsieur le Ministre, rien. Mais puis-je me permettre une question
Monsieur ?
- Je vous en prie Norbert.
- Monsieur le Ministre, pourriez-vous m'expliquer pourquoi une dépêche AFP
retient à ce point votre attention ?
- Mmmh … Nos homologues allemands, anglais, russes, pakistanais, chinois … et
la liste est longue ont reçu le même message. Les agences de presses de la
plupart des pays du monde ont reçu le même appel anonyme. Grâce au système de
reconnaissance des messages par mot clé l'alerte fa été donné et tout les
ministère avertis … Et par l'intermédiaire des Ministres en personne comme il
est prévu dans les cas de crises les services secrets concernés."
Norbert accuse le coup. Ce qui vu d'ici ressemble à une blague d'étudiant bien préparée prend tout à coup une ampleur démesurée.
"Les lignes spéciales sont ouvertes. Norbert n'hésité pas à les utiliser. Vous avez toute autorité et latitude pour cette affaire. Nous n'en répondrez qu'à moi."
Le ministre se lève puis tend la main à son interlocuteur. La poigne est ferme, style "je compte sur vous", le visage grave avec juste ce petit sourire "j'ai confiance".
" Au
revoir Norbert.
- Monsieur le Ministre".
Et avant qu'il n'ait eu le temps de réaliser le Ministre est sorti du bureau.
19 mars 2010 – Dampierre : 12H30
Les deux hommes sont là, attendant l'heure du repas. Plus de deux mois qu'ils travaillent ici. Tout les deux de formations ingénieurs, ils ont choisis l'intérim et dans leur secteur, avec leur spécialisation, ce n'est pas l'activité qui manque.
"
Alors c'est pour aujourd'hui ?
- Oui c'est ce que Matias a indiqué.
- Tu es prêt ?
- Oui. Pas toi ?
- Sissi, bien sur."
Ensemble
les deux hommes entrent au réfectoire et vont chercher leur gamelle dans le
réfrigérateur. Un observateur attentif aurait remarqué que le plus grand porte
dans son sac 3 boîtes et l'autre 4 boîtes. Le même observateur n'aurait pas
manqué de s'apercevoir que Etienne, puisque tel est son nom ne touche pas à la
quatrième boîte. Mais qu'aurait pu en déduire cet observateur ? Qu'Etienne n'a
plus faim ou bien que son épouse est mauvaise cuisinière.
Leur repas terminé les deux hommes retournent à leur pupitre de contrôle.
Même jour – Paris – 16H45
"Norbert
nous avons une piste. Grâce à la caméra de surveillance de la banque en face du
tabac, de celle de la bijouterie à coté et celle
- Abrégé, je vous prie ! Conclusion ?
- Nous avons identifié 6 des 8 personnes qui ont acheté des cartes
- Pourquoi seulement 6 ? La voix est cassante, demandant des réponses
immédiates.
- Les deux personnes ne sont pas équipées de puce. Toutefois l'une d'elle a
utilisé un passe navigo pour prendre le métro. Nous procédons au recoupement
nécessaire à son identification. Avec la vidéo-surveillance du métro, l'appui
du logiciel de reconnaissance des visages nous devrions avoir une réponse dans
les 15 minutes qui suivent.
- Ok et le dernier ?
- Lui nous pose un vrai problème. Il est masqué avec une écharpe donc pour la
reconnaissance c'est foutu et …" L'interlocuteur hésite à poursuivre
" Et ?
- Il a passé les portiques du métro avec un ticket.
- Merde ! Mais il vit à l'âge de pierre ou quoi ! Depuis le temps que nous demandons
que ces portiques soient retirés. Mais elle nous fait chier la CNIL avec son
droit des individus à rester dans l'anonymat. Quand est-ce qu'il comprendrons
que c'est la défense nationale qui est en jeu.
- Nous avons tout de même un élément, il est d'origine étrangère.
- Alors là c'est le bouquet !" Norbert explose. La tension au-dessus de
lui est énorme. Tous les services secrets collaborent pour mettre un visage sur
cette menace, tous les ministres concernés le harcèle, lui l'homme de toutes
les situations. Mais pour l'heure il sent surtout que tout lui échappe.
"Franchement
Franck, tu me voies aller chez le Ministre lui annoncer tranquillement
Monsieur, nous suspectons fortement un homme d'origine étrangère être lié à
cette affaire, nous ne savons rien de lui si ce n'est qu'il a disparu. Ce n'est
pas réaliste. Trouve le. Carte blanche. Remonte toutes les pistes, réveilles
tout les merdeux que tu veux, passe tout au détecteur mais retrouve moi ce
type. Je veux tout savoir de lui. Compris ?
- Oui Norbert".
Même jour – Paris – 18 H
Etienne Lebourg, étudiant en physique, français bien de chez lui en Corrèze pense encore à ce coup de fil qu'il a passé. Un seul numéro à composé, un message enregistré à faire passer sur le téléphone et jeté l'appareil. Tel étaient les instructions données par son professeur. Un canular qu'il lui a dit. Mais Etienne a un doute.
Même jour – Dampierre – 20 H
Cela fait maintenant plus de 3 heures qu'une personne mal intentionnée à débrancher le réfrigérateur du réfectoire. La température intérieure est montée d'un degré. Un tout petit degré. Mais suffisant pour que les nanoparticules assemblées sous forme de boîte se mettent à bouger dans un ensemble parfait transformant la simple boîte en quelque chose d'autre.
Même jour – Paris – 22 H
La tension
est dans l'air. Tout les hommes sont présents, attendant le signal. Norbert est
derrière, il n'a plus l'âge de ces actions coups de poings. Et puis il sait
comment tout ça va se terminer. Les hommes qui vont avancer, guider par leur collègue
qui recevront en direct par satellite les emplacements des habitants de la
maison grâce aux infra-rouges. Et quand tout le monde sera en place, la porte
qui va exploser sous l'explosif léger, les femmes les hommes et les enfants
affolés, peut être une riposte.
Ils l'ont retrouvé grâce à son écharpe. Un modèle standard acheté en grande
surface. Ils ont recoupé les bases de données des petites, moyennes et grandes
surfaces, référencé tout les achats effectués par carte ou liquide, fait des
recoupements entre le peu d'image qu'ils ont et celles des caméras de tout ces
magasins. Et puis le nouveau logiciel qui permet de reconnaître sur des images
des tissus et des couleurs. Ainsi ils ont su qui il est et ou il est descendu.
En se connectant sur son réseau informatique et domotique ils ont appris que
l'homme mange de tout sans exception, qu'il boit de l'alcool en quantité
raisonnable et qu'il utilise des préservatifs.
Par contre impossible dans un laps de temps aussi court de savoir ce qu'il
achète lui-même. Quand donc les billets seront interdits !
Un frisson parcourt la rue. Un doigt appuie sur le bouton. La porte tombe, des
cris, des pleurs. Tout se déroule vite. Pas de coup de feu. L'homme sort
entouré de militaires, est poussé dans une voiture.
Et voilà, pense Norbert. Maintenant à moi de jouer pour savoir qui il est
réellement.
20 mars 2010 – Dampierre – 2 H
La boîte a
finit sa transformation, un assemblage complexe de pièce électronique. Un petit
clique et l'onde de la bombe électromagnétique parcourt 1 km² en moins d'une
seconde arrêtant brutalement tout les systèmes électroniques.
Le bureau de contrôle de la centrale nucléaire s'arrête. Le tableau de bord
devient noir, les systèmes de secours commandés électroniquement étant
également arrêtés, aucun des quatre générateurs de secours ne se mettent en
route. Le temps que les techniciens comprennent l'ampleur de la catastrophe à
venir, la température du cœur a déjà augmenté de manière inquiétante. Le
système électronique faisant tomber les barres de sécurité destinées à arrêter
la fusion ne fonctionne plus. Le cœur chauffe et atteint une température
critique ou la réaction se suffit à elle-même.
20 mars 2010 – Dampierre – 4H46
"Martine
?
- Oui qu'est ce qu'il se passe ?
- Prends les enfants, partez … tout de suite.
- C'est grave ?
- Oui. Partez loin, très loin. Dis leur que je les aime.